La prochaine grande bataille démocratique qui s’annonce dans notre pays est celle des municipales, en mars 2026. Elle sera une étape cruciale, au sortir de laquelle une gauche dispersée et défaite dans de nombreux territoires n’aurait que bien peu d’espoir de constituer une alternative crédible un an plus tard, à l’élection présidentielle.
Élus locaux socialistes, maires, présidents d’intercommunalités, de départements et de régions, nous éprouvons au quotidien et sur le terrain combien nos collectivités locales de gauche sont un rempart face aux crises économiques et sociales qui frappent d’abord les plus fragiles de nos concitoyens.
Nous savons qu’elles sont un contre-pouvoir aux politiques néolibérales d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs depuis 8 ans, qui attaquent en les ponctionnant l’autonomie financière et la libre administration des collectivités, suppriment les postes d’enseignants dans les écoles, désengagent l’État de ses missions régaliennes de sécurité aux dépens des polices municipales qui n’en ont ni les prérogatives ni les moyens, laissent se dégrader l’accès aux soins et notre système de santé publique, renoncent au défi de la transition écologique et énergétique.
Nous avons aussi la conviction que nos collectivités locales de gauche sont un antidote à l’extrême droite qui carbure à la peur et se nourrit de la misère humaine, qui dans les communes qu’elle dirige, agit contre les classes populaires, en sabrant dans les budgets sociaux, dans ceux de l’éducation populaire et de la culture, en supprimant les aides aux associations de solidarité, en conduisant des politiques discriminatoires, en piétinant la tradition d’accueil de notre pays.
Oui, ces élections municipales sont un rendez-vous primordial pour notre République, ses valeurs d’égalité, de cohésion et de solidarité. Soyons à la hauteur, pour celles et ceux qui, dans leurs vies douloureuses et malmenées, ont besoin de nos politiques sociales, écologiques et démocratiques, et veulent encore pouvoir espérer en nous.
C’est pourquoi nous affirmons avec force et conviction que seule l’union de la gauche et des écologistes rendra possible cette espérance. Et que face aux tenants de l’austérité budgétaire, de la privatisation des biens communs, du reniement écologique et du déni démocratique, la gauche et les écologistes devront dès 2026 convaincre qu’un autre monde est possible, porter un idéal et un projet d’avenir pour nos territoires qui réussissent à embarquer une majorité de nos concitoyens. Soyons collectivement cette République des territoires, sociale, écologique et populaire, qui protège, qui accompagne, qui émancipe, qui innove, qui redonne espoir en la capacité de la politique à changer les vies !
À gauche, les socialistes ont légitimement toute leur place à prendre et leur voix à faire entendre dans ces municipales, tant ils incarnent à la tête de leurs exécutifs comme dans les majorités auxquelles ils participent, le socialisme par la preuve, dans les grandes métropoles comme dans les villes moyennes et petites, dans les campagnes comme dans les quartiers populaires et les outre-mer.
Pour autant, nous ne considérons pas que les socialistes, là où ils n’ont pas de maire sortant, devraient a priori, à tout prix et en tout lieu, pousser pour une candidature pro domo. Cette position que certains défendent dans notre parti, empêche de facto tout rassemblement et emporte y compris d’être candidat face au reste de la gauche. C’est une logique de division, une logique de dispersion, une logique de défaite. La tentation hégémonique est un poison mortifère. S’il y a évidemment des réalités locales très différentes qui appelleront des configurations diverses, ce n’est pas se renier que de constamment chercher à s’élargir et à s’unir autour d’un projet et de valeurs communes. La seule question qui doit collectivement nous animer dans la construction des listes municipales, est de savoir comment on fait gagner et non perdre la gauche.
L’enjeu est de taille aussi dans la perspective de 2027 : le scrutin municipal joue un rôle majeur dans la dynamique unitaire. L’union de la gauche et des écologistes au local dessine assurément les contours de l’union qui peut demain nous porter aux responsabilités au national. C’est pourquoi il nous faut dès à présent engager, à travers une plateforme partagée avec nos partenaires de gauche et la société civile, le travail nécessaire de convergence vers une candidature et un programme communs de la gauche pour la présidentielle.
Le 27 mai et le 5 juin prochains, les militantes et militants socialistes se prononceront pour l’orientation stratégique du Parti et désigneront leur Premier secrétaire pour ces échéances primordiales. Nous avons la conviction que seule la ligne portée par Olivier Faure, pour nos collectivités de l’hexagone et des outre-mer, comme pour notre pays, rend possible cette dynamique unitaire et la victoire dès 2026. Sa constance et son engagement sincère ont permis au Parti socialiste d’être de nouveau écouté et considéré, au cœur de la gauche, ce dont le soutien public de plusieurs de nos partenaires de gauche atteste.
Avec lui, nous portons l’exigence et la responsabilité que notre parti s’élargisse à la gauche pour gagner les prochaines échéances électorales. Car nous croyons “pour demain comme hier à la victoire de la gauche, à condition qu’elle reste elle-même. Qu’elle n’oublie pas que sa famille, c’est toute la gauche. Hors du rassemblement des forces populaires, il n’y a pas de salut”.
Notre congrès est un moment de vérité pour la gauche, celle qui s’est levée avec force et passion le 7 juillet dernier. Ne la décevons pas.
Johanna ROLLAND, Maire de Nantes
André LAIGNEL, Maire d’Issoudun
Ericka BAREIGTS, Maire de Saint Denis de la Réunion
Stéphane TROUSSEL, Président de la Seine St Denis
Nathalie APPÉRÉ, Maire de Rennes
Sébastien VINCINI, Président de la Haute Garonne
Chaynesse KHIROUNI, Présidente de Meurthe-et-Moselle
Mathieu KLEIN, Maire de Nancy
Sophie BORDERIE, Président du Lot-et-Garonne
Arnaud DESLANDES, Maire de Lille
Hélène DE COMARMOND, Maire de Cachan
Cédric VAN STYVENDAEL, Maire de Villeurbanne
Marie CHAVANON, Maire de Fresnes
Luc CARVOUNAS, Maire d’Alfortville
Nadège AZZAZ, Maire de Châtillon
Benoît ARRIVE, Maire de Cherbourg
Marc GRICOURT, Maire de Blois
Clovis CASSAN, Maire des Ulis
Michel BISSON, Maire de Lieusaint